Dans les montagnes russes de la création.
Hello depuis le recoin de mon être à qui il reste un peu d’énergie ✴
J’aime tellement écrire et peindre pour ce blog, que même après un mois où j’ai poussé à bout mes ressources physique, même en retard par rapport à ma dead-line du 1 mars, être ici me fait du bien. J’en apprends tellement sur moi en déposant des mots et des images sur ces pages, alors avant de commencer merci merci de me lire, merci pour vos doux retours et vos commentaires, merci de faire exister ce blog par et dans le lien.
Ces dernières semaine on été intenses pour moi. Je prépare ma première grande vente de créatrices à Nantes, le weekend du 4-5 mars. Je jongle toujours avec mon job de vendeuse 2-3 jours par semaine. Nous venons d’acheter une maison avec mon copain (joiiie :)), les rendez-vous et les décisions pour sa rénovation s’enchainent et les journée passent vraiment trop vite (non ?). La fatigue s’accumule, le stress comme un nuage au dessus de ma tête me fait ressasser des questions existentielles : ” Vais-je réussir à tout préparer à temps ? est-ce que les gens vont aimer ce que je propose ? est-ce que mes cuissons vont réussir ? où trouver le temps d’écrire ici ? et vais-je devoir passer ma vie à courir comme cela ??? (hahaha, le sommeil me manque c’est certain mais je suis heureuse)”.
Dans l’intensité de ce nouvel élan je trouve une immense résilience vis à vis de moi même et c’est de cela que j’aimerais vous parler aujourd’hui.
LE MOUVEMENT, le VIVANT
Trébucher, tomber, se relever, comprendre, apprendre et recommencer. C’est un peu mon mantra, et mon apprentissage du moment. Avant je crois que j’aurai pu m’écrouler de rater quelque chose. Ma sécurité intérieure était tellement inexistante, que le moindre cailloux sur ma route me ramenait vers le néant et le désespoir. Un peu comme si ce cailloux remettait toute mon existence en péril et je n’osais plus me relancer et remarcher à nouveau.
Et depuis peu, depuis que me suis véritablement mise en mouvement, sans avoir peur de rater avant même d’avoir commencer, j’apprends. J’apprends que faire une erreur c’est tout sauf négatif. C’est même la meilleure façon de grandir que de se cogner aux gros, petits cailloux, rochers et épines de l’erreur. Parce que ça parait bête à écrire mais quand on a essayé quelque chose et que ça n’a pas marché pour X raisons, et bien on est déçu quelques secondes, puis on repart. On cherche le pourquoi, on comprends la source, et on sait au plus profond de son être qu’on ne refera pas la même erreur. L’expérience de la matière est la meilleure professeur de vie que je connaisse ! C’est elle qui nous fait descendre dans les creux sombres des vallées des remises en question mais c’est aussi elle qui nous équipe de solide chaussures pour grimper au sommet de la montagne à nouveau. Un éternel recommencement, un grand huit émotionnel. L’inertie nous mènerait à “la mort”, nous sommes des êtres vivants, nous avons besoin d’avancer, d’être en mouvement. Toutes les cellules de notre corps en redemandent, apprendre, comprendre et recommencer, évoluer, grandir. (en tout cas chez moi c’est comme ça, peut-être mon ascendant gémeaux qui, comme les Noiraudes de Miyazaki dans “Le voyage de Chihiro” qui courent et s’agitent dans tous les sens avec leur petites étoiles colorées dans les mains, me pousse sans cesse à bouger et explorer ?)
RENCONTRER LA MATIÈRE
Une chose est certaine c’est dans la matière et par la matière que j’apprends le plus. Ici je parle de la matière au sens littéral : la terre, l’émail, les engobes, les pigments de mes tubes de peinture, la cire de mes crayons de couleur. C’est un incroyable voyage que de s’autoriser à essayer, à tester.
La peinture : j’ai commencé à peindre en débutant ce blog. Peindre m’effrayait totalement avant. Exigeante comme je suis avec moi même, les premières fois je trouvais que ce que je faisais était tellement nul, raté et moche évidemment. Je n’ai jamais appris à peindre. Mais est-ce qu’il existe réellement un autre apprentissage que celui de l’expérience ? Et puis, est arrivé doucement l’immense plaisir du process, la joie enfantine de faire. Simplement faire. Je peins pour illustrer mes billets de blog, pour moi en soi, et le seul lieu ou va se retrouver cette peinture c’est ici. Ici, est un lieu privilégié, pas de surexposition comme sur les réseaux, pas de like que mon cerveau pourrait comptabiliser, Juste vous qui avez décidé de cliquer sur un lien et qui avez cheminé jusque ici !
Alors s’entame un voyage, une rencontre avec la matière, les couleurs. La densité de la matière, la souplesse des pinceaux, leur forme, leur taille. Une danse sur la feuille, les couleurs qui se mélangent, la trace sur la papier, imparfaitement parfaite. À ça on peut superposer le gras des crayons de couleur, ajouter une couche de matière, tout est possible. Et d’un chaos né une image. Ça m’est beaucoup arrivé d’avoir envie de jeter une peinture sur laquelle j’avais passé des heures, j’en ai jeté d’ailleurs, j’étais en colère de ne pas “avoir réussi”, et puis la réalité c’est que d’un résultat qui ne me satisfaisait pas j’ai pu recommencer et peindre quelque chose de nouveau.
J’ai lu récemment un post de Charlotte Parent sur Instagram (je vous invite d’ailleurs à aller voir son superbe travail), que j’ai trouvé très touchant, je me suis reconnue dans sa façon de parler de son process de création : quand on se lance que rien ne semble avoir de sens et arrive le point de bascule où tout devient évident et fluide. Elle raconte : “Is still kind of a mystery to me. The whole time I’m painting, I worry that’s it’s not working and I resist the urge to start over. And then, at some point, somehow, it comes together in a way that makes sense and I can breathe easy.. Until I get started on the next spread. It’s a rollercoaster!”
Je pense aussi à la mini et magique BD de Charlotte Ager sur la couleur, que j’ai croisée il y a quelques jours (la bd :)), de la poésie, une invitation à de la douceur et à se laisser faire :
La céramique : sacrée rencontre de matière avec la céramique. C’est un véritable processus alchimique que de passer de la terre au biscuit, et du biscuit à la pièce émaillée et vitrifiée. Et oh combien d’erreurs l’on peut faire. La terre ne pardonne pas. Elle se fissure, se casse, sèche trop vite, explose dans le four, se fend à la cuisson, rejette l’émail, change de couleur, se colle. Quand à l’émail lui, il est trop épais ou pas assez, il n’adhère pas, tressaille ou s’écaille. Un monde de mystères et de magie à première vue. J’en parlais déjà dans mon billet sur la céramique mais j’ai appris à ne pas m’attacher à une pièce tant qu’elle n’est pas totalement finie. On s’en remet très souvent à l’expérience. Et encore je n’ai encore jamais travaillé avec les émaux colorés, mais je devine que c’est encore un autre monde d’expérimentation. Vaste voyage d’exploration, en partance pour la planète céramique, attachez vos ceintures !
Ces dernières semaines j’ai un peu vécue tout cela en accéléré de part mon timing serré de production. J’ai fabriqué des bougeoirs qui ont explosés dans mon four, endommageant d’autres pièces qui se trouvaient à coté. Après 5 minutes de déception et de tristesse de voir ce travail partir à la poubelle, J’ai enfilé ma casquette d’exploratrice. Pourquoi cela s’est produit ? Une terre pas assez sèche ? Une pièce trop “épaisse” ? Ou très probablement une bulle d’air qui est passée inaperçue. Sachez que c’est la première fois que ça m’arrivait, et bien je remercie ce bougeoir pour cette première fois. Je sais que maintenant je serai vigilante aux bulles d’air et je perfectionne ma technique grâce à cette belle erreur. :)
RIEN NE PRESSE et PERSONNE N’A LE DROIT DE JUGER NOS EXPERIENCES
Je trouve que c’est vraiment difficile de s’autoriser à essayer lorsque l’on est artiste.
Tout d’abord car la précarité de ce métier, nous oblige au résultat et à la productivité sans cesse. Que se passe t-il si l’on peint ou dessine pendant 2 jours pour rien de monétisable ? C’est stressant, pressant, pesant. Alors que le temps de recherche est indispensable. Le temps pour se tromper est indispensable. Alors on se cantonne à ce qu’on sait faire, on ne prends pas de risque et le plaisir disparait. On en arrive à se poser la question “est-ce que ça vaut la peine ?”…
Et puis il y a la pression du style, de l’univers de l’artiste. Pour être reconnu et “avoir du travail” il faut construire son univers. Je crois que comme l’indique le très beau mot UNIVERS, il existe tout un tas de constellations, et de façon de faire évoluer son travail. Peut-importe si on “change”, et heureusement qu’on change ! Pour moi évoluer sur un plan personnel, me permet de faire évoluer mon travail, donc j’accepte d’être mouvante. En céramique, je n’arrive pas à faire deux fois la même pièce pour le moment, j’ai besoin d’explorer tout ce que je peux et veux faire. Plus je produis, plus j’arrive à cerner ce qui me plait et pourquoi, et n’est-ce pas là où on fait les plus belles choses ? à l’endroit où on est heureux, bien et soi même ?
DES minis tips POUR VIVRE CE GRAND HUIT AVEC PLUS DE DOUCEUR
Oser !!
Le faire pour soi. (je sais oh combien c’est difficile, mais essayer de se le dire le plus souvent possible).
Savoir qu’on ne meurt jamais d’une erreur et que souvent les plus belles erreurs font les plus belles évolutions.
Travailler sur sa sécurité intérieure. (impossible de donner une notice, chaque chemin est unique et différent, long et difficile mais tellement important).
Je crois que je vais m’arrêter ici car il est déjà tard pour moi et que j’ai encore une petite liste de choses à faire pour la vente ! En finissant d’écrire cet article je n’ai aucune certitude sur la construction de ma pensée ici et sur le fait que ça pourra intéresser quelqu’un (hihihi) mais c’est écrit alors je m’autorise à laisse ça comme c’est, imparfait, léger, construit ou pas, dans cet état un peu brut de mon ressenti de février. Et puis j’avoue que j’ai adoré peindre ces 4 chiens en couverture alors juste pour ça, ça valait le coup ! (je vous glisse quelques photos du process et aussi un lien de la musique que j’ai écouté en écrivant ce billet : https://www.youtube.com/watch?v=hd5t3m6qoYQ )
Je vous souhaite un très beau mois de Mars, et des joyeux montagnes russes. 🎢🎢🎢